Le XVIII ème voit une amorce de reprise économique sous l'influence d'une poussée démographique. La bourgeoisie commerçante s'enrichit et tire ses profits de l'élevage de brebis (cheptel très important). Notre région a évité les soubressauts tragiques que connurent d'autres provinces pendant la Révolution. Le département est créé en 1790. Mais la mort des oliviers due à un hiver très rigoureux provoque une crise économique. Certaines communes comme Montlaur sont duremment touchées. Rieux en val connaît un soulèvement populaire. Dans ce contexte, on rédige les fameux cahiers de Doléances. Mais les lois révolutionnaires affaiblissent la catégorie la plus pauvre de la population. S'ensuivent de nombreux conflits entre les éleveurs et les paysans défricheurs car leurs interêts sont tout à fait antagonistes. Peu à peu l'élevage décline en partie à cause de la volonté des agriculteurs.
Le XIX ème va connaître une véritable révolution agricole. Nous passons d'une polyculture autarcique à une monoculture viticole de type industrielle. La vigne fait fuir le mouton et les céréales. Pourtant, cet animal avait été pour la région une grande source de richesse (12 tanneries à Lagrasse en 1833 et 15 000 moutons encore en 1807). Mais le cheptel disparait lentement dans la deuxième partie du XIX ème. Le vin devient de plus en plus rentable. La culture de l'olivier est abandonnée. L'accroissement des populations urbaines et la construction du chemin de fer amènent une prospérité étonnante. Les terres médiocres sont revalorisées.
Au début du XX ème la vigne fournit à nos habitants le plus gros de leurs revenus. Plus de céréales : l'Aude est devenue tout à fait viticole. Et de là, commencent à naître les problèmes : surproduction, pratiques douteuses des négociants parisiens, provoquent un effondrement du prix à l'hectolitre. Par ailleurs, le philoxéra qui avait épargné pour un temps nos vignes fait son apparition ici mais on reconstitue vite le vignoble. On produit surtout du "gros rouge" : beaucoup de randement pour peu de qualité. 1907 voit le pays s'embraser ; la révolte gronde partout, soulève les foules dans les villes importantes et fait jaillir des leaders charismatiques comme Marcelin Albert.
Plus tard, les vins venus de "l'autre France" (Algérie, Maroc, Tunisie) créent une mévente chez nous. En 34 les prix s'effondrent. Nouvelle crise, interrompue par la deuxième guerre mondiale. Dans les années 50 nait chez le vigneron la conscience d'une lutte pour sa survie. Après la guerre d'Algérie, les malheurs de la vigne occitane viennent toujours des importations italiennes. Le 31 mars 1963, premier commando. De la crise naissent de nouveaux leaders, le plus célèbre étant Maffre De Baugé. Création d'un syndicat de jeunes agriculteurs. La crise s'intensifie ; le vin se vend très mal. Les années 60 voient la lente asphyxie de la viticulture. Les tensions montent jusqu'à l'insupportable. Les manifestations violentes se multiplient un peu partout et le midi fait la une de la presse nationale. Mais Paris semble toujours faire la sourde oreille. Les revendications de mai 68 ont sensibilisé l'Intelligenzia locale : chanteurs (Marti), poètes (Yves Rouquette), théâtreux (Théâtre de la carrièra), bref tout un mouvement culturel se met en place. La France ahurie redécouvre cette terre millénaire, théâtre de bien des drames. Les consignes au goût du jour ? : "Volem Viure al Pais". Pourtant à bout de nerfs, les vignerons s'organisent ; la violence monte de plusieurs crans et c'est le drame inévitable. 76, c'est la fusillade de Montredon qui fait un mort dans chaque camp. Tout le monde est sous le choc.
Le village de Lagrasse est situé, sur la route des vins dans l'Aude et en Occitanie. Il est possible d’effectuer, des séjours d'oenotourisme dans l'Aude, une nouvelle route, pour découvrir les bons cépages de la région : cinsault, grenache, carignan, syrah, cabernet sauvignon, cabernet franc, merlot, gewurztraminer, et de bonne cave comme la cave du Razes a Routier, et les vignobles de vendeole.